Samedi 9 octobre 2004
Après 11 années passées éloigné des scènes françaises et au lendemain d'un difficile concert au Havana Café de Toulouse, Jerry Lee Lewis se produit à l'Espace Charles Aznavour du Casino de Divonne les Bains.

Accompagné de mon alter ego féminin, à savoir Wild Sandy, je décide, une fois de plus, d'avaler les kilomètres et d'aller à la rencontre du " Killer ".

Environ 300 bornes plus loin, après avoir fait honneur au restaurant chinois du coin, Sandy et moi-même nous sentons irrémédiablement attirés par la salle où le soundcheck ne devrait pas tarder à commencer …

Sortant de l'hôtel, un groupe de types (en fait, les musiciens de Jerry Lee Lewis) se dirige comme nous vers l'Espace Charles Aznavour. Fidèle à sa réputation, Sandy entame la conversation et semble même s'inquiéter du tumultueux voyage du groupe. C'est gagné : nous voici devant la scène, spectateurs privilégiés des " balances " …

Nous partageons l'évènement avec quelques fans européens. L'un d'entre eux, président du club hollandais, est le clone presque parfait du Jerry Lee Lewis des débuts …

Au début des répétitions, un chanteur blond, très réputé en Angleterre parait-il, entame une version de " Proud Mary ". Répondant au nom de Blondelle (si je ne m'abuse), ce dernier n'a rien d'un farouche défenseur des travailleurs. Restant perplexe quant aux capacités du petit Blondelle, je me régale en écoutant le groupe dont le leader est toujours l'incontournable Kenny Lovelace (guitariste et fidèle disciple de Jerry Lee Lewis depuis 38 ans).

Le soundcheck fini, nous nous rendons dans la loge, puis sur scène. Sandy y retrouve le bassiste BB Cunnigham qui avait déjà flashé sur mon accompagnatrice plus tôt. Ce dernier, rivalisant de finesse, lui demanda d'ailleurs de " Shaking his carrot " (vous pouvez me contacter afin que je vous donne le numéro de téléphone de Sandy, si vous voulez connaître sa réponse). La proposition aura au moins eu pour mérite de rompre définitivement la glace et par la même occasion de nous trouver un nouveau pote, dont je vous conseille de suivre la carrière solo.

Quelques heures et péripéties plus loin, nous revoilà dans la salle où une partie de l'ambiance est assurée par les tintements des bijoux de ces grosses dames qui y sont pour dire qu'elles y étaient.
Bref, après une première partie assurée par le groupe on ne peut plus local des " Mississippi Mud " (croupiers au Casino dans le civil, si j'ai bien compris), le concert commence enfin.

Tiens, revoilà la Blondelle imitant les attitudes du King Presley dans un medley rock'n roll. A défaut de tomates, ce sont les sifflets qui fusent.

Puis le groupe interprète trois titres au bout desquels, sans prévenir, notre colosse du rock'n roll, Jerry Lee Lewis en personne débarque sur scène, pipe en bouche, avant de s'asseoir au piano pour nous servir quatorze titres (et 45 minutes de show). Un fantastique rasade musical dont nous nous souviendrons longtemps.

S'enchaînent :

• Roll over Beethoven
• You win again
• Before the night is over
• No head stone on my grave
• Mexicali rose
• She even woke me up
• Sweet little sixteen
• CC rider
• I am what I am
• Chantilly Lace
  
• Little Quennie
  
• High School Confidential
  
• Whole lotta shakin goin' on
  
• Greats balls of fire

Le public se déchaîne (sauf les grosses aux colliers), nous exultons, Jerry Lee est au top …

Le concert fini, force est de constater que nous avons assisté à une représentation digne du fameux live " Star Club Hambourg 1964 ". Le Killer n'aura jamais aussi bien porté son surnom. L'enfant du Ferriday Louisiana nous a régalé.

A la sortie, je retombe sur le groupe. BB Cunningham me demande où est passée Sandy. Malencontreusement, il tombe alors sur une grosse partie des spectateurs qui le lâchera difficilement.
Nous regagnons tous ensemble l'hôtel où les musiciens jammeront encore une partie de la nuit. Sandy et moi reprenons la route … " et si nous allions au Bataclan ? "

David BAERST